Pré-éclampsie et naissance prématurée
“J’ai eu un super début de grossesse et à 5 mois ½ on m’a détecté de la tension, j’ai eu des oedèmes, j’étais essoufflée... Je n’étais pas particulièrement inquiète et jamais je n’aurai pu imaginer que ces signaux étaient les prémices d’une pré-éclampsie et d’un accouchement prématuré”. C’est ce que nous a confié Marie-Ange, maman d’une petite Angélique née grande prématurée. Marie-Ange n’avait jamais entendu parler de pré-éclampsie, alors quand on lui a annoncé à l’hôpital qu’il fallait absolument déclencher son accouchement pour assurer sa survie et celle de sa fille, Marie-Ange est tombée des nues.
Cependant, il n’est pas utile de paniquer si vous êtes enceinte et de courir chez votre gynécologue. La pré-éclampsie est une pathologie fréquente de la grossesse. La plupart des femmes qui souffrent de pré-éclampsie accouchent la plupart du temps de bébés en pleine forme. Il faut toutefois être attentif aux signaux car si ce syndrome n’est pas traité, cela peut entraîner de nombreuses complications pour la mère et pour l’enfant.
Qu’est ce qu’une pré-éclampsie ?
Comme l’indique l’association Grossesse Santé contre la Pré-éclampsie, la pré-éclampsie touche environ 15 000 mamans chaque année en France, soit 2% des grossesses. C’est un syndrome dû à un mauvais ancrage du placenta, qui associe une hypertension artérielle et l’apparition anormale de protéines dans les urines. Il survient entre le 5e et le 9e mois de grossesse, et peut donc être la cause de grande, voire très grande, prématurité dans les cas précoces pour sauver la mère (en effet, il n’existe pas de traitement en dehors de l’arrêt de la grossesse). Ce syndrome peut évoluer rapidement et entraîner de nombreuses complications, certaines très graves comme le syndrome HELLP ou l’éclampsie, pouvant entraîner jusqu’au décès de la mère et/ou de l’enfant.
Une pré-éclampsie se caractérise par une tension artérielle très élevée qui apparaît autour de la vingtième semaine d’aménorrhée. Cette tension élevée est souvent accompagnée d’une augmentation du niveau de protéine dans les urines. Mais la pré-éclampsie peut aussi arriver juste avant l’accouchement et plus rarement, après l’accouchement.
Cependant, il est important de rappeler que seulement 2% des grossesses s’accompagnent d’une pré-éclampsie. Et parmi ces cas, 1 grossesse sur 10 présente des complications graves.
La pré-éclampsie apparaît lors d’un dysfonctionnement du placenta lié à une mauvaise vascularisation à partir de la 20ème semaine d'aménorrhée. Ce problème engendre un retard de la croissance du foetus ainsi qu’une libération de débris placentaires dans le sang de la future maman.
Les signaux d’une pré-éclampsie
Aujourd’hui, la pré-éclampsie est responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés en France et représente, après l’hémorragie de délivrance, la seconde cause de décès maternel (20 décès par an).
La pré-éclampsie concerne majoritairement les premières grossesses (environ 70% des cas sont des grossesses primigestes) mais d’autres facteurs peuvent entrer en jeu comme une grossesse multiple, une hypertension chronique, du diabète, un IMC supérieur à 30, une grossesse tardive…
“Un mois avant le terme de sa grossesse, ma femme a fait sa prise de sang habituelle ainsi qu’un prélèvement d’urine. C’est ça qui a permis de détecter sa pré-éclampsie. Sans ce test, les médecins nous ont bien fait comprendre que ma femme, et peut-être notre fils, n’aurait pas survécu. En effet, ma femme n’avait aucun symptôme, elle était en arrêt, se sentait bien. Il est vraiment important de bien se faire suivre pendant sa grossesse et de faire les prises de sang régulièrement.” David, papa de Léon
C’est pourquoi il est important de rester attentive aux symptômes qui pourraient représenter des alertes de pré-éclampsie :
Maux de tête ;
Troubles visuels, par exemple une sensibilité anormale à la lumière, des tâches ou zones de brillance devant les yeux, vision floue ou double ;
Des douleurs abdominales ;
Des nausées ou vomissements ;
Une diminution de la quantité d’urines ;
Des oedèmes ;
Une prise de poids rapide (en quelques jours) ;
Des acouphènes
Quoiqu’il en soit, les pré-éclampsies sont aujourd’hui bien prises en charge par les hôpitaux et le personnel soignant. Il faut toutefois être attentives aux signaux qui peuvent permettre d’assurer un suivi plus poussé de la part de votre gynécologue ou votre sage-femme.